- mouvementer
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• 1845; de mouvement1 ♦ Terrain mouvementé, qui présente des mouvements, des accidents. ⇒ accidenté.2 ♦ (1853) Fig. et cour. Qui a du mouvement, de l'action, en parlant d'une composition littéraire. Récit mouvementé. ⇒ 2. vivant. Rendre mouvementé (mouvementer v. tr. <conjug. : 1> ).— Qui présente des péripéties variées. Poursuite, arrestation mouvementée. Avoir une vie mouvementée. ⇒ agité, tumultueux. Séance mouvementée, où il se produit des incidents, des mouvements divers. ⇒ houleux, orageux.⊗ CONTR. Égal, 1. plat; 2. calme, paisible.⇒MOUVEMENTER, verbe trans.A.— Donner du mouvement à.1. [L'objet désigne un relief (v. mouvement II A)] Un rocher qui dépasse et mouvemente un peu la ligne trop roide de ce rivage abrupt (SAND, Mlle de La Quintinie, 1863, p. 8).2. [L'objet désigne une œuvre artistique, littér., des personnages de fiction (v. mouvement II B)] Il lui fallait [à Liszt, dans le Prométhée délivré] (...) mouvementer et passionner des personnages symboliques (NERVAL, Lorely, 1852, p. 88) :• 1. Michel-Ange fait contraster et flamboyer ses lignes sur le mur de la chapelle Sixtine; Poussin tourmente et mouvemente les siennes dans ses tableaux du Pyrrhus sauvé et des Sabines...Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 501.— Emploi pronom. Se mettre en mouvement. Ces villages microscopiques, ces intérieurs d'alchimistes et de sorciers, ces rayons bleuâtres et surnaturels (...) s'en vont de la mémoire par fragments lumineux, pareils à ceux que fait le truc sur la scène à mesure qu'il se mouvemente et s'étend à toutes les pièces du décor (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 144).B.— Entraîner dans une certaine turbulence. Synon. agiter, perturber.1. [due à un élément atmosphérique] :• 2. Nous avons quitté l'île ensemble et ne nous sommes séparés que peu avant Hyères, à la station d'où le train devait les porter à Toulon. Le vent qui mouvementait beaucoup notre traversée s'est complètement calmé vers le soir...GIDE, Journal, 1922, p. 733.2. [affectant les sentiments, les rapports humains] Pierre avait dans le caractère je ne sais quoi d'agressif, de romantique et de contrecarrant qui mouvementait à l'excès nos rapports (GIDE, Si le grain, 1924, p. 551).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1833 « donner du mouvement (à une œuvre littéraire) » (GAUTIER, Jeunes-Fr., p. 184). B. Part. passé 1. 1844 « qui a du mouvement, de l'action (d'une composition littéraire) » (DUMAS père, Simples lettres sur art dram., XXV, p. 204); 2. 1845-46 terrain mouvementé (BESCH.); 3. 1850 « qui est marqué par des événements, des incidents » (FLAUB., Corresp., p. 224). A dér. de mouvement; dés. -er. B part. passé de mouvementer ou dér. de mouvement; suff. -é.
mouvementer [muvmɑ̃te] v. tr.❖♦ Didactique ou rare.1 Rendre mouvementé, animé ou plus animé (un récit, une œuvre). ⇒ Animer. || Chercher à mouvementer son style.1 (…) ne sachant plus où donner de la tête pour mouvementer un peu ce drame sans action, je me suis décidé à écrire au mari (…) que j'étais du dernier mieux avec sa femme (…)Th. Gautier, les Jeunes-France, « Celle-ci et celle-là ».2 De continuelles allusions politiques l'aident à mouvementer son discours.Gide, Journal, mars 1907.2 Agiter, troubler. ⇒ Perturber.3 Pierre avait dans le caractère je ne sais quoi d'agressif, de romantique et de contrecarrant qui mouvementait à l'excès nos rapports.Gide, Si le grain ne meurt. II, I, p. 288.➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.❖HOM. Mouvementé.
Encyclopédie Universelle. 2012.